Trouver sa voie professionnelle avec un TSA : un parcours à construire pas à pas

L’insertion professionnelle des jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) demeure un défi majeur. Selon CENOMY by Tobii Dynavox En France, seulement 16 % des adultes autistes occupent un emploi à temps plein, et seulement 0,5% sont dans le milieu ordinaire Agefiph) . Pourtant, avec un accompagnement adapté, personnalisé, et bienveillant, il est tout à fait possible de construire un parcours professionnel épanouissant.


1. Identifier ses forces et ses difficultés

Les jeunes avec TSA présentent souvent des compétences remarquables :

  • une grande rigueur,
  • une capacité de concentration selon le travail demandé,
  • un respect strict des consignes,

Mais ils peuvent aussi rencontrer des obstacles : anxiété, difficultés à comprendre les codes sociaux implicites, surcharge sensorielle. Une évaluation individualisée permet d’identifier les appuis et les besoins pour mieux orienter l’accompagnement.


2. Explorer les secteurs professionnels adaptés

Certains domaines valorisent particulièrement ces compétences spécifiques :

  • les technologies de l’information,
  • l’analyse de données,
  • Archivages, documentations
  • les métiers manuels ou de précision,
  • les métiers créatifs lorsqu’un intérêt spécifique est fort.

Des structures comme JobTSA recensent des opportunités adaptées et sensibilisent les employeurs à l’inclusion.


3. Organiser et initier ses recherches

Rechercher un emploi est un processus qui s’apprend :

  • définir un projet professionnel motivant,
  • structurer ses journées autour de petits objectifs,
  • utiliser des outils numériques facilitants,
  • bénéficier d’un accompagnement humain stable et rassurant.

Des accompagnants spécialisés et des dispositifs de job coaching sont essentiels pour soutenir cette démarche sur le long terme. (éducateurs spécialisées, jobcoaching, services …)


4. Communiquer avec les futurs employeurs

La communication autour des particularités TSA peut être délicate mais stratégique :

  • préparer l’entretien à l’avance,
  • apprendre à formuler ses besoins (temps de pause, consignes claires, environnement calme),
  • créer des supports visuels (fiche de présentation, tableau de compétences),
  • favoriser un échange ouvert et respectueux.

Certains jeunes n’ont jamais appris à verbaliser leurs besoins autrement que par des comportements. Parfois, introduire un outil de communication alternatif (PECS, cahier visuel, tablette) peut changer la dynamique relationnelle. Pour d’autres plus à l’aise en verbal, il faut tout de même s’entraîner à répondre aux questions par exemple.


5. Intégrer les enjeux de la vie quotidienne

La recherche d’emploi va souvent de pair avec :

  • des apprentissages en autonomie (cuisine, déplacements, hygiène),
  • la gestion d’un logement,
  • l’ouverture à la vie sociale (savoir demander de l’aide, créer du lien, exprimer une émotion…).
  • Se déplacer

Un jeune peut être prêt à travailler mais incapable de gérer un courrier administratif ou de maintenir un rythme de vie régulier. Il est donc nécessaire de penser l’insertion dans sa globalité.


6. Les ressources disponibles en Loire-Atlantique

En Loire-Atlantique, plusieurs structures soutiennent l’insertion sociale et professionnelle des jeunes avec TSA :

  • CAP Emploi 44 : pour construire un projet professionnel et trouver un emploi adapté.
  • Passerelle pour l’emploi – AdapeiLA : accompagnement vers l’emploi en milieu ordinaire.
  • Accompagnement spécialisé : accompagnement individuel à la recherche d’emploi, simulations d’entretien, accompagnement sur le lieu de travail.
  • Foyers de jeunes travailleurs (FJT) : logement temporaire pour jeunes en insertion.
  • Habitat inclusif : une alternative entre les établissements et le logement « classique ».

Bien que des obstacles subsistent, l’insertion professionnelle des jeunes avec TSA est possible grâce à une approche personnalisée, une bonne connaissance de ses compétences et un accompagnement adapté. Des ressources et dispositifs existent en Loire-Atlantique pour soutenir ce parcours vers l’emploi et l’autonomie.


Mon engagement : accompagner vers l’autonomie et la dignité

Depuis septembre, j’accompagne des jeunes de 16 à 25 ans vers l’insertion professionnelle. Je découvre un champ d’intervention passionnant. Car il ne s’agit pas seulement de « chercher un emploi », mais bien de construire une place dans la société, à son rythme, en respectant un fonctionnement neuro-atypique.

Accompagner un jeune TSA, c’est aussi comprendre ce que vivre dans un monde non adapté peut engendrer : stress chronique, repli, troubles du comportement. C’est pourquoi cet accompagnement mérite d’être professionnel, rigoureux et profondément humain. Être bien formé à l’autisme est, pour moi, une priorité, afin d’offrir à chaque Bob la possibilité de révéler ses forces et de bâtir un avenir digne et épanouissant.


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